La pollution numérique est plus élevée qu’on ne le croit généralement. L’informatique représente entre 4 % et 5 % des émissions de CO2 au niveau mondial, contre 2 % pour l’aviation. Ce chiffre risque de doubler d’ici à 2025. La question se pose donc : quelle est l’empreinte carbone de la GED (Gestion Electronique de Documents) ? Peut-on rendre la dématérialisation éco-responsable afin de limiter son impact néfaste sur l’environnement ?
Pollution numérique : définition
Le secteur informatique engendre beaucoup de pollution, qu’on appelle la pollution numérique. Elle est causée par :
- La fabrication des équipements informatiques (ordinateurs, tablettes, smartphones, serveurs, etc.)
- La distribution des appareils électroniques
- L’usage de ces équipements et d’Internet (transport et stockage des données, fabrication et maintenance des infrastructures réseau, streaming, etc.)
- La fin de vie de ces équipements
Le secteur des technologies de l’information représente de 6 % à 10 % de la consommation mondiale d’électricité, soit environ 4 % des gaz à effet de serre. Cette consommation croît tous les ans, du fait de l’augmentation constante de la puissance des matériels et de leur utilisation.
La pollution numérique engendrée par la fabrication des équipements informatiques
La fabrication d’un équipement informatique représente 75 % de ses émissions de gaz à effet de serre. Ainsi, à titre d’exemple, la fabrication d’un ordinateur portable de 3 kg nécessite environ une tonne de matières premières et elle émet environ 200 kg de gaz à effet de serre.
Les matériels informatiques dégradent l’environnement, à tous les stades de leur production. Cela commence dès l’extraction des minerais nécessaires pour fabriquer les composants électroniques. L’exploitation minière engendre la déforestation, la dégradation des milieux aquatiques, et donc impacte la biodiversité. Elle contamine aussi les sols et les eaux, à cause de l’utilisation de produits nocifs (acide sulfurique, acide nitrique) pour extraire les minerais.
En bout de chaîne, 50 millions de tonnes de déchets électroniques s’accumulent chaque année dans le monde, selon l’ONU (Organisation des Nations Unies). Or 75 % de ces déchets électroniques ne sont pas recyclés. Ils finissent dans des décharges à ciel ouvert en Chine, en Inde ou au Ghana.
La pollution numérique engendrée par le cloud
Concernant les serveurs, la phase d’usage est celle qui émet le plus de dioxyde de carbone. L’utilisation des serveurs et, plus généralement, du cloud et des réseaux est particulièrement énergivore. Le cloud comporte des milliers de serveurs dans le monde entier pour stocker et traiter les milliards de données des utilisateurs (photos, documents, etc.). La GED (Gestion Electronique de Documents) est donc particulièrement concernée.
Même si des datas centers plus écologiques sont mis en place, cela reste anecdotique. Le groupe de chercheurs du CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique) GDS EcoInfo estime même que les gains en termes d’amélioration de l’efficacité énergétique pourraient être absorbés par l’augmentation de la demande de stockage numérique. Ce qui annulerait les bénéfices environnementaux de ces gains.
Comment réduire l’empreinte carbone de sa GED ?
Alors comment diminuer l’impact environnemental de son système de dématérialisation documentaire ? Quelles sont les solutions pour mettre en place une GED bas carbone ?
Vers une écoconception des logiciels de GED
Dans les années 2000, chaque instruction d’un logiciel était optimisée car les capacités des ordinateurs étaient limitées. Aujourd’hui, les capacités des ordinateurs, smartphones et autres tablettes sont telles qu’elles permettent à la plupart des logiciels de ne plus avoir de contrainte de consommation de mémoire ou de processeur. Ce qui améliore l’expérience utilisateur, certes, mais demeure très néfaste pour la planète.
La prise de conscience de la pollution numérique des logiciels est assez récente. Il n’existe donc pas encore de normes d’écoconception des logiciels. Cependant, le mouvement Green IT , un collectif d’acteurs du numérique responsable, a conçu un ouvrage qui regroupe 115 bonnes pratiques d’écoconception web.
Écoconcevoir un logiciel consiste à suivre une démarche méthodologique inspirée de la norme ISO 14062:2002. Celle-ci définit les pratiques et les concepts ayant trait à l’intégration des aspects environnementaux dans la conception et le développement de produits ou services.
L’éco-conception de la GED commence donc dès la rédaction du cahier des charges. Il s’agit de définir uniquement les fonctionnalités strictement nécessaires et de choisir les technologies adéquates. Ensuite, il faut prendre en compte la consommation future des ressources (réseau, serveur, etc.).
Réduire l’empreinte carbone de l’utilisation de la GED
Réduire l’empreinte carbone de la GED consiste à vérifier que des bonnes pratiques sont appliquées à plusieurs niveaux :
- L’utilisation de la GED : sensibiliser les utilisateurs pour éviter qu’ils n’y stockent n’importe quel type de document. Il vaut mieux déposer sur la GED le strict nécessaire et éviter les fichiers en doublon.
- L’hébergement de la GED : il est préférable de sélectionner un hébergeur vert qui utilise des énergies renouvelables ou bas carbone (éolien, solaire).
- La maintenance de la GED : une démarche d’amélioration continue doit aussi être mise en place, en s’appuyant sur des indicateurs environnementaux.
Compenser ses émissions carbone en plantant des arbres
Chez Ingedis, nous avons choisi de distribuer la GED Zeendoc. Or l’éditeur de ce logiciel, Sages Informatique, a lancé un programme appelé Zeenplanet, en partenariat avec EcoTree, une société de gestion forestière qui offre aux particuliers et aux entreprises la possibilité d’investir dans les arbres.
Zeendoc stocke 170 millions de pages. Pour compenser cette empreinte carbone, Zeendoc plante un arbre par jour depuis 2020. Zeendoc est un logiciel de GED bas carbone dans la mesure où sa consommation en CO2 est automatiquement compensée par la plantation d’arbres. Aujourd’hui, l’éditeur de Zeendoc est neutre en carbone, mais souhaite aller plus loin. A suivre !
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